Présentation des membres du Bureau d’Aide Juridique

Interview

Le Bureau d’Aide Juridique de Liège s’est professionnalisé au fil des années, et plus encore depuis la création d’un poste permanent et salarié de directeur du Bureau d’Aide Juridique.

A Liège, le BAJ comprend sept membres : M. Serge Mascart, le Directeur, Mme. Sylvie Dufranne, Attachée de direction, et quatre secrétaires, Mr. Mounir Bouazza, Mme. Aicha Messirdi, Mr. Adrien Jespers, Mme. Isabelle Castellano et un agent d’accueil, Mr. Raphaël Terve.

Trois d’entre eux vous sont déjà connus (notamment grâce aux interviews réalisées par nos prédécesseurs). Leurs fonctions au sein du BAJ ont cependant évolué au fil des années et, à l’occasion du rapprochement avec Huy, l’Open Barreau a décidé de vous (re)préciser leurs compétences.

Les autres employés ne vous ont pas encore été présentés et seront interviewés plus longuement durant l’année judiciaire pour que vous puissiez les découvrir.

En parallèle, l’Open Barreau vous présentera également le Bureau d’Aide Juridique de Huy et ses membres.

 

***

 

A tout seigneur, tout honneur, commençons par le Directeur, Mr. Serge Mascart, déjà interviewé par Me Pierre Bayard en 2017, lors de son entrée en fonction au poste permanent de directeur du Bureau d’Aide Juridique de Liège.

Laura Nicolini : Bonjour Serge, pour les plus jeunes d’entre nous qui ne t’ont pas connu en tant qu’avocat, peux-tu nous (re)présenter ton parcours professionnel (en quelle année as-tu prêté serment, combien de temps es tu resté avocat, où as tu travaillé, t’es tu investi dans la vie de notre Barreau) ?

Serge Mascart : J’ai prêté serment le 16 septembre 1996 et ai effectué mon stage auprès de Me Fabienne Henry au sein du cabinet Henry & Mersch.

J’y suis resté jusqu’en 2001 pour ensuite m’associer avec Me Jarry Lambert.

Jusqu’en 2015, nous occupions le rez-de-chaussée au cabinet du Bâtonnier Defourny. Nous avons ensuite déménagé rue Saint-Hubert.

Le 1er septembre 2016, je suis devenu Directeur du BAJ.

Pendant ces presque vingt ans au Barreau, je me suis investi au sein du Jeune Barreau pendant trois ans, sous la présidence de Marie-Hélène Leroy, puis Pierre Defourny, et enfin Jean-Paul Tasset, d’abord comme commissaire puis comme trésorier.

Je suis également devenu conseiller de l’Ordre de 2014 à 2016, sous le Bâtonnat d’André Renette puis de François Dembour.

L.N. : Nous sommes plus de cinq ans après ton entrée en fonction en tant que Directeur du BAJ. Perçois-tu ton rôle différemment depuis 2016 ? A-t-il évolué ?

S.M. : Oui, évidemment. Quand je suis entré en poste en 2016, nous partions d’une page blanche ; il n’y avait jamais eu jusqu’à présent de directeur permanent non-avocat.

J’ai exercé auparavant la fonction de Président du BAJ de Liège mais la méthode de travail et l’organisation étaient différentes. Je n’avais pas l’habitude de manager une équipe.

Mon début d’activité en qualité de directeur permanent a coïncidé avec la réforme de l’aide juridique, qui est maintenant bien installée.

J’ai depuis atteint ma vitesse de croisière et acquis une certaine expérience.

L.N. : Le rapprochement avec Huy a-t-il modifié ta fonction et la manière de travailler en équipe ?

S.M. : Oui, en tant qu’avocat, j’ai eu l’occasion de participer à la réflexion sur le rapprochement.

Maintenant, en tant que directeur du bureau d’aide juridique, je continue à y travailler mais avec davantage de recul.

Tout est à nouveau à construire et c’est réjouissant et motivant.

Avec Huy, nous avons l’occasion de renforcer notre position et d’être plus forts. Maintenant, il convient de mettre tout ça en musique…

L.N. : Parle-nous un peu des autres membres du BAJ de Liège : quel est le rôle de chacun ?

S.M. : Nous faisons en sorte que tous les employés aient des compétences propres mais puissent effectuer le travail d’un autre pour pallier les éventuelles absences. Chacun répond au téléphone, accueille les demandeurs et procède aux désignations. C’est une des spécificités du Bureau d’Aide Juridique de Liège : ce sont les employés du BAJ exclusivement (et non plus également les avocats) qui effectuent les désignations pro deo (il n’y a plus de permanences « désignations »).

Raphaël Terve s’occupe principalement de l’accueil des justiciables et de faciliter le travail des autres employés. Il écoute et fait en sorte que les justiciables ressortent du Bureau d’Aide Juridique satisfaits en ayant obtenu réponse à leurs questions et demandes.

Aïcha Messirdi procède essentiellement aux désignations SALDUZ et dans une moindre mesure Etrangers, Mounir Bouazza s’occupe du Pénal – Détenus, Adrien Jespers des Etrangers, Interprètes et Droit commun, Sylvie Dufranne de la Jeunesse et de la Protection des Malades Mentaux (PMM) et Isabelle Castellano du Droit commun.

L.N. : Une dernière question, peut-être la plus personnelle : regrettes-tu ton métier d’avocat ? En cinq ans, la profession a beaucoup évolué ; comment perçois-tu ces changements ?

S.M. : C’est un choix que j’ai fait et j’en suis content. Je m’étais dit que je ferais le bilan après cinq ans, nous y sommes, et il est positif.

Mon choix était réfléchi et je reste quand même en contact avec le métier d’avocat.

Il est vrai néanmoins qu’à certaines périodes, comme la Rentrée Judiciaire, ou quand j’entends parler de dossiers ou lis certaines affaires dans la presse, parfois concernant d’anciens clients, j’ai toujours un petit pincement au cœur.

Je suis un peu comme un joueur de football qui voit ses coéquipiers sur le terrain ou à l’entrainement et qui sait que lui ne montera plus jamais au jeu (un petit clin d’œil au FC Barreau en passant).

Mon poste me laisse une certaine autonomie et je ne compte toujours pas mes heures de travail, je ne rentre pas plus tôt chez moi que quand j’étais avocat.

Dernièrement, suite aux inondations de juillet 2021 et aux multiples permanences qu’il a fallu organiser pour venir en aide aux sinistrés, j’ai eu l’impression de continuer à être utile et que mon rôle avait du sens.

Quant aux changements que connaît la profession ces dernières années, j’en suis finalement assez éloigné et moins impacté d’un certain côté. Cependant, comme je reste en contact avec les avocats, j’en entend beaucoup parlé et ces derniers temps, les retours sont assez négatifs. C’est probablement dû à la période difficile que nous rencontrons (coronavirus, confinement, inondations). Mais il est certain que les changements législatifs sont nombreux et, déjà à l’époque où j’étais encore avocat, j’avais l’impression que cet aspect négatif venait gâcher les avantages du métier. 

L.N. : Le mot de la fin ?

S.M. : Maintenant que je ne suis plus avocat, je m’aperçois à quel point il est compliqué de concilier des intérêts distincts, pas toujours contradictoires mais pouvant l’être, entre la défense de l’accès à la justice pour les justiciables et l’intérêt des avocats volontaires à l’aide juridique.

Par exemple, l’augmentation des seuils d’accès à l’aide juridique est évidemment extrêmement important pour les justiciables en difficulté financière mais il ne faut pas non plus négliger l’obligation d’information qui repose sur les avocats, lesquels doivent avertir leurs clients qu’ils sont désormais dans les conditions d’accès. De même, la création de bureaux d’avocats voués à l’aide juridique pourrait être bénéfique aux justiciables mais suscite pas mal de critiques des avocats.

 

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