Chronique de Gaby - Chapitre 6

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Je n’aime pas l’automne.

Ça, c’est dit gentiment parce que je crois au karma et que je ne veux pas que l’automne se venge. Mais entre nous, je hais l’automne.
Je suis à deux doigts de détester également les gens qui aiment l’automne. Ça, c’est dit gentiment aussi parce que je ne les déteste pas, en réalité je les méprise.

Sérieusement ?

Du lever au coucher, l’automne ne nous apporte que le froid, la maladie et … Je n’ai pas de 3ème, mais froid et maladie, c’est déjà bien suffisant pour détester ça. Et je parle du lever au coucher humain ! (parce que du lever au coucher du soleil, 5 heures, ressenti 10 minutes, on pourrait encore le supporter).

Le froid donc. Aurevoir jolies jupes, petits débardeurs et rosé en terrasse ! Bonjour pulls informes, grosses bottines et manteaux noirs.

Les grosses écharpes qui font tomber les boucles d’oreille, la routine du matin qui prend 10 fois plus de temps, les gants oubliés à l’école et les chaussettes à lessiver qui ne veulent jamais rester par paires. 

J’ai froid aux pieds d’octobre à avril, quelles que soient les chaussettes que je porte. Mais je dois quand même les lessiver.

Alors, évidemment, je me farcis chaque année une maladie de début d’automne, de celle qui te colle 2 jours au lit et qui laisse derrière elle une fatigue à laquelle la Belle au Bois dormant n’a rien à envier. Et qui se passe au fur et à mesure à chaque membre de ma (très) nombreuse famille. 5 personnes, ressenti 12 par le stock de Dafalgan.

Ce qui n’est pas bien grave finalement, étant donné qu’un seul coup d’œil par la fenêtre pour constater la météo morose qui nous attend pour les 6 prochains mois me file une flemme d’enfer.

Mais je ne suis pas un ours ! Je ne peux pas hiberner et revenir dans 6 mois avec 20 kilos de moins (Voilà, maintenant j’ai trouvé la solution à plusieurs problèmes d’un coup !). La société n’est pas prête pour ça (je parle de la Société en général, mais à la réflexion ma société d’avocat non plus, et mon compte en banque n’en parlons pas).

Et ces gens qui aiment ça ! Je les ai bien regardés sur les réseaux du fond de mon canapé.

Qu’est-ce qu’ils aiment en réalité ?

Le top 5 : 

1.    La lumière. Alors pardon, mais je ne vois pas. Forcément, il fait brumeux tout le temps. De quelle lumière parle-t-on exactement ? La seule que j’entrevois, c’est celle au bout du tunnel de l’hiver qui suit l’automne et qui s’appelle LE PRINTEMPS ! Je peux à la rigueur comprendre qu’on se sente ragaillardi par LE rayon de soleil qu’on voit un jour si on a de la chance. De là à aimer l’automne pour ça. Comme dirait Mamy : « Gaby, voyons, … »

2.    Les vêtements fluffy. Moi aussi ! Mais, d’une part, je n’ai pas besoin qu’il fasse froid pour en porter. D’autre part, mes vêtements fluffy entrent plutôt dans la catégorie « confortable » que « beau et sexy ». Training en pilou. Polaire en poils informe et de couleur improbable. Chaussettes de Noël. Alors c’est confortable, mais ça ne vend pas du rêve et objectivement, plutôt mourir que d’aller travailler accoutrée de la sorte (pourtant j’en rêverais). Ma crédibilité au Cabinet ne tient déjà qu’à un fil… Ce que je vois sur les réseaux, c’est plutôt des gros pulls sur des petits jupes (je suis sûre qu’ils grattent), des belles écharpes sur un petit débardeur (joli mais ne protège pas du froid) et des petits bonnets mignons (mais on ne montre pas l’état du brushing à l’arrivée !).
Et c’est bien connu, les vêtements larges, ça ne va qu’aux maigres. Exit donc.

3.    Les boissons chaudes instagrammables, du chocolat chaud aux guimauves au pumpkin spice machin latte.
A la rigueur. Ceci dit, à mon humble estime, le café glacé a au moins autant d’arguments. Et vous avez déjà compté le nombre de calories d’un de ces trucs ? Le point 3 me semble dès lors difficilement conciliable avec le point 2. Plus j’avance, plus je constate les failles du système (auquel il est vrai je ne croyais pas au départ).

4.    Les grandes promenades en forêt dans les feuilles mortes. Je suis d’accord pour les grandes balades (si j’avais le temps d’en faire, je suis sûre que j’aimerais ça, mais n’est pas Lionel Constant qui veut et le seul moment où je peux me balader, c’est après avoir déposé la grande à la danse en attendant de récupérer le petit au judo. J’ai bien regardé la dernière fois, pas l’ombre d’un tas de feuilles mortes). Je suis d’accord disais-je, mais dubitative sur la plus-value des feuilles mortes. On est d’accord que se balader AU PRINTEMPS c’est tout aussi bien, voire même mieux, voire même en ÉTÉ en pleine canicule quand l’ombre des grands arbres nous apporte un peu de fraîcheur, non ? (Si). Argument non avenu.

5.    La perspective des fêtes. Alors là, je dis NON ! Ces espèces de dingues qui décomptent les dimanches restant avant Noël à partir du 15 août, j’ai envie de vous tuer éviter. (Par les temps qui courent, évitons des déclarations trop catégoriques qui pourraient nous attirer des ennuis si par bonheur malheur un de ces énergumènes venait à décéder dans d’atroces souffrances après la parution de la chronique – on n’est jamais trop prudent).
Non, sérieusement, le mois de septembre et toutes ses intro à peine passé, on n’a qu’octobre pour souffler (relativement, car si on a mis des délais à ses adversaires pour le 15 septembre – gniark gniark, on est caisse pour le 15 octobre), et à peine aura-t-on eu le temps de sortir les horribles décos d’Halloween, de gérer 2 semaines de congés des enfants, on sera le nez sur décembre et toutes ses fixations et excitations de fin d’année. Le tout à combiner avec les sorties sur le marché de Noël (avec les copines – avec le Cabinet – avec les enfants (pourquoi se priver d’une bonne occasion de se ridiculiser en patins à glace ??), les cacahuètes (à l’école – à la danse - au bureau – pour les scouts – avec la petite famille – au judo - avec la grande famille – avec les copines), et le repas du réveillon avec variante sans lactose, sans gluten, flexi truc et sans OGM.  
Vraiment, excusez-moi de vous le dire, il n’y a pas de quoi se réjouir avec 2 mois d’avance.

Alors évidemment, on ne se refait pas, dès les premières lignes de l’écriture de cette chronique, le contre-argument m’a sauté aux yeux. Je me suis fait l’avocat du diable.
Bien sûr, il faut supporter l’automne car c’est la marche inéluctable du monde.
Bien sûr, le printemps est plus beau parce qu’il succède à l’hiver. 
Mais la vraie raison pour laquelle, envers et contre tout, je dois bien admettre que j’aime (un petit peu) l’automne… Evidemment, je ne suis pas la seule et je sais que vous y pensez aussi.
C’est la raclette !!!!! Le grand retour de la raclette ! Celle qu’on attend tout l’été (Oui j’en mange en été mais objectivement, ce n’est pas pareil).
Je les aime toutes. Celle avec les petits poêlons qu’on peut remplir avec des ananas (OUI je suis de la team ananas. Pour la raclette comme la pizza. C’est ma chronique, je fais ce que je veux). Celle au morbier ou à l’ail des ours. La traditionnelle où il faut attendre 20 minutes entre chaque tour au début du repas et où on ne tient pas le rythme à la fin. Celle avec de la charcuterie, et celle avec la pierrade combinée où on peut griller des petites saucisses. Celle du dimanche midi qui termine par une dégustation des petites bouteilles, et qui s’appelle Regret le lundi matin. Celle du souper du foot qui te donne envie de brûler tes vêtements en rentrant chez toi. Celle où après 10 minutes tu confonds la nature et la au vin blanc parce que ça a le même air et le même goût.
Toutes, je vous dis.

Et elles me le rendent bien. C’est peut-être pour ça d’ailleurs qu’en vêtements fluffy je ressemble plus à un bonhomme Michelin qu’à la couverture des 3 Suisses (on a les références de son âge hein).
Raclette, tu m’as fait aimer l’automne. Et ce n’était pas gagné d’avance.
Je m’arrête ici. J’ai une course urgente à faire.
 

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