Mot du Bâtonnier

Mesdames et Messieurs les Bâtonniers,
Chères Consœurs, Chers Confrères,

La fin d’année et son cortège de réjouissances et de fêtes sonnent à nos portes.

Nous tirons le rideau sur une année qui, à l’instar de certaines autres, nous a abreuvé en mauvaises nouvelles : guerres en Ukraine et au Proche-Orient, incertitudes politiques nationales et internationales de toutes sortes, crises diverses et variées, …

Ces situations ont cependant l’avantage, en creux, de nous ramener à l’essentiel : la paix, la démocratie et la liberté.

Elles nous rappellent aussi que nous avons raison d’être fiers d’une profession qui œuvre jour après jour en faveur d’une résolution ordonnée et apaisée des conflits, et qui constitue à ce titre un acquis précieux dans une société qui ne cultive que trop peu l’art du compromis et de la modération.

Lors de notre dernière assemblée générale, je posais la question de savoir qui mieux que l’avocat pourrait désormais lutter pour que le droit l’emporte sur la violence, que la raison l’emporte sur l’émotion et que l’explication nuancée triomphe de la simplicité des fausses évidences.

Cette question demeure malheureusement d’une actualité brûlante.

Je me la posais encore ce 10 décembre, à l’occasion de la visite des bâtonnières et des bâtonniers du pays au sein des prisons.

J’ai pour ma part visité la prison de Lantin et laissez-moi vous dire que le fait de voir, d’entendre, de sentir et de constater le gouffre de difficultés et de misère dans lequel se débat cette institution est bouleversant.

La nouvelle loi de mai 2024 qui confère désormais aux bâtonniers un accès aux lieux de détention, mise en œuvre pour la première fois ce 10 décembre, donne une nouvelle dimension aux pouvoirs des barreaux en cette matière, mais également à la responsabilité qui est la leur.

Même si le monde politique reste souvent sourd à la réalité des prisons et au questionnement relatif au sens et aux objectifs de l’incarcération, il s’agit d’une confiance témoignée à notre profession qui, plus que jamais, nous oblige à l’action.

Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, l’année 2025 sera une année d’engagement.

Mais dans l’immédiat, je vous souhaite de très belles fêtes remplies de joies, de rires et de moments inoubliables !

Dans quelques jours, le moment sera venu de refermer provisoirement nos dossiers, de replier nos journaux, d’éteindre ordinateur, télévision et GSM, et surtout… de ne pas être raisonnable !

Profitons-en pleinement !

Très confraternellement.

Sébastien OLIVIER - Bâtonnier de l'Ordre