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Interview de Jacqueline Vandormael, notre « Madame Mess »
Jacqueline, vous la connaissez forcément, sans peut-être connaître son nom ; c’est en effet notre « Madame Mess », la gentille dame tenant la cafétéria de notre palais de justice de Liège, celle qui vous dépanne pour une toge oubliée, vous fait crédit pour un café quand vous n’avez plus de monnaie ou que la connexion à votre application bancaire fait des siennes.
Laura Nicolini : Jacqueline, pouvez-vous nous rappeler quand vous avez repris la gestion de la buvette ?
Jacqueline Vandormael : Le 1er janvier 2016, quand j’ai remplacé Nicole, dans la toute nouvelle buvette à l’Annexe Nord donc.
L.N. : Pouvez-vous nous raconter quelques anecdotes ?
J.V. : Certains avocats ne sont pas bien réveillés quand ils viennent me voir et me répondent légèrement à côté de la question...
L’un d’entre vous a répondu à ma question « Le café : grand ou petit ? » par « Oui », idem à ma question « Pour le verre de vin : rosé ou blanc ? », encore « Oui ».
Un autre jour, le téléphone de la buvette sonne, c’est l’huissier d’audience de la chambre du conseil qui me demande si un tel avocat est là, je réponds par l’affirmative et interpelle l’avocat en question, qui lisait le journal, pour lui dire qu’il est attendu à la chambre du conseil. Il me regarde, assez surpris, et me répond finalement « T’es sûre ? ».
Un de vos confrères, maintenant malheureusement décédé, adorait boire un petit verre de whisky dans l’ancienne buvette. Il me restait un fond de bouteille quand on a ouvert la nouvelle buvette, mais je ne peux normalement plus servir d’alcool fort. On avait donc un code tous les deux : je lui demandais s’il voulait un Canada Dry, et je lui servais un fond de whisky avec une bouteille de Canada Dry à côté (ndlr : Il y a prescription 😉).
La dernière anecdote qui me vient en tête concerne un avocat qui accapare tout le monde dès qu’il arrive. Il se dirige vers l’un de ses confrères, qui est attablé, en lui demandant s’il peut s’asseoir un peu pour discuter. L’autre avocat, visiblement excédé, lui a répondu d’une voix de stentor « Ah non, tu m’emmerdes ! ».
J’ai beaucoup de souvenirs et d’anecdotes dans mon métier : je vis beaucoup de moments de bonheur, principalement quand les jeunes avocats me racontent qu’ils vont acheter une maison, se marier, avoir des enfants, etc. Il y a des moments plus tristes aussi comme des annonces de décès mais je préfère ne pas en parler ici.
L.N. : Que pourrions-nous améliorer dans votre environnement de travail ?
J.V.. : J’aime faire le maximum pour que les avocats qui viennent à la buvette se sentent bien et soient reçus le mieux possible.
J’aimerais donc qu’on puise installer un Wifi performant à la buvette pour que les avocats qui le souhaitent puissent venir y travailler.
Laura NICOLINI
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