Et si on rétablissait la peine de mort ?

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Le non-vacciné est incontestablement coupable de ne pas vouloir prendre de précautions pour éviter d’aboutir à l’hôpital. C’est une faute. Une faute grave, même. Pénale ? Et pourquoi pas ? 

Ça justifie en tout cas pleinement un refus de soins à charge des deniers publics ou, à tout le moins, une place tout au bout de la file des gens à soigner. Un tri objectif est à présent indispensable :

  • Un skieur ? Comment ?! Cet enfant gâté a pollué pendant 800 km pour se lancer sottement sur une piste glissante et il s’est cassé une jambe ou déchiré des ligaments ? Puis il s’étonne qu’on le reflue aux urgences ? S’il a eu un accident, c’est qu’il a présumé de ses capacités : c’est un charlatan, présomptueux, pourfendeur caractérisé du principe de précaution le plus élémentaire. Et - pour ses loisirs, en plus ! - il faudrait lui offrir un lit et des soins ?!
  • Un cancéreux du poumon ? Il est clair qu’il n’a pas fait ce qu’il fallait, sinon, il n’en serait pas arrivé là. Il a sans doute fumé. Au minimum, il a délibérément choisi de vivre en ville, au milieu de la pollution, pour s’éviter les trajets que les gens courageux, eux, font matin et soir. C’est un choix. Il en a consciemment accepté les risques. Il n’y a pas assez de lits pour envisager l’admission d’autodestructeurs.
  • Un obèse ? Ne me dites pas que cette personne a fait tout ce qu’elle pouvait ! Elle s’est empiffrée, a cédé à ses bas instincts de gourmandise : elle a bien cherché ce qui lui arrive. On ne devient pas obèse en quinze jours. Elle a eu tout le temps de prendre les mesures qui s’imposaient et a fait preuve d’une négligence fautive caractérisée. Il n’est que justice qu’elle en assume la pleine responsabilité.
  • Un dérangé, à présent ? Oui, appelons un chat un chat : quand on vient en psychiatrie, c’est qu’on a un grain ; on n’est pas un vrai malade. On pense à des choses que les autres n’imaginent même pas. Ces gens-là sont nuisibles et doivent, au mieux, être enfermés, pour ne pas constituer un risque pour les gens sains, ceux qui ne perdent pas leur temps à se lamenter sur eux-mêmes. Il a des tendances suicidaires ? C’est son choix : a-t-on le droit de vouloir l’en dissuader, de le priver de cette liberté fondamentale de disposer de sa propre vie ? En engageant des sommes inconsidérées en traitements qui, vraisemblablement, n’éviteront même pas une issue fatale ? Restons sérieux.
  • Une crise cardiaque ? Soyons de bon compte, les maladies de l’appareil circulatoire sont la première cause de décès (25,9%) dans notre pays, devant les tumeurs (25%) et les maladies de l’appareil respiratoire (11,7%). Toutes les études convergent : la grande majorité de ces problèmes bien connus trouvent leur origine dans un comportement inadapté. Si ça se trouve, il picole ! C’est d’un examen de conscience qu’a besoin ce candidat à l’hospitalisation, pas d’un investissement public à fonds perdus.
  • Un malade ? On n’est pas malade comme ça, pour rien : la preuve, la grande majorité des gens ne sont pas malades. Les gens raisonnables prennent soin de leur santé. A-t-il fait du sport ? Suffisamment ? A-t-il mangé sainement ? Peut-il le prouver ? Il a une pneumonie ? Ça ne s’attrape pas comme ça, une pneumonie : il est forcément sorti en négligeant de s’habiller comme il faut. Seul celui qui joue avec le feu se brûle.

Renvoyez tous ces gens chez eux : il n’y en a pas UN qui puisse clairement démontrer que son comportement n’est pas à l’origine de ce dont il ose à présent se plaindre. Profiteurs !

  • Un « accidenté » de la route qui prétend qu’il n’était pas en tort ? Déjà, il faudrait attendre qu’un jugement l’établisse, ça. Il était passager et il estime « dès lors » qu’il n’y est « forcément » pour rien ? Minute : avait-il une bonne raison d’être sur la route ? Ah ben oui, cher ami, vous connaissez les statistiques, tout le monde sait ça : en 2020, on a dénombré 30.232 accidents de la route, faisant au total 37.112 victimes dont 33.645 blessés légers, 2.968 blessés graves et 499 morts dans les 30 jours suivant l'accident. Se lancer sur la route n’est donc pas un simple manque de clairvoyance : c’est braver le danger, un manquement à la plus élémentaire prudence. Ce n’est pas pour rien qu’en droit, une faute s’appelle un quasi-délit.
  • Celui-ci vient faire un examen préventif ? Et puis quoi ? Monsieur n’a rien ! Il « soupçonne » que quelque chose le guette et il vient encombrer un hôpital ! Le luxe futile à l’état pur … La société n’a pas à prendre en charge de tels peureux, ces gens qui sont conscients de n’avoir pas toujours fait les bons choix et qui veulent sournoisement abuser des services publics. Qu’il aille dans la file de la psychiatrie, cet hypocondriaque !
  • Un vacciné ?! Il avait fait son booster, au moins ? OUI ? Il est un bon citoyen. Quoique … Il n’a pas dû écouter les recommandations pourtant claires : gestes barrières, masque et tout le toutim. Avec un peu de chance, il a côtoyé un non-vacciné, cet idiot. Il peut prouver le contraire ? Non. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question qu’il vienne empêcher un autre de bénéficier de soins mérités : le vaccin le protège des formes graves et du décès, c’est irréfutable. On lui a déjà offert deux vaccins, et même une troisième dose le mettant indiscutablement à l’abri, à 95% ! Pour aller se nicher dans les 5% restants, il a bien fallu qu’il enfreigne quelque règle. Il aura tout le temps de méditer sur la chose pendant sa quarantaine. 

Ah, zut : on arrive aux non-vaccinés. Tout ça, c’est de votre faute. Y a qu’à regarder les courbes : on le voit bien que les vaccins ont réduit drastiquement les admissions en soins intensifs et les morts ! C’est incontestable. Même les contaminations, « certes, dans une moindre mesure, mais quand même ».
Hors de question de faire entrer des gens pareils dans un hôpital ! Z’allez me contaminer tout le personnel, déjà à bout, sur les genoux … Il est évidemment exclu d’introduire des malades contagieux dans un établissement de soins. A fortiori quand ils ont volontairement contracté la maladie. Circulez, on vous a dit ! 

Des malades dans un hôpital, et puis quoi encore !?

Comme le disait volontiers ma grand- mère, « c’est une bonne petite guerre qu’il vous faudrait, voilà c’qu’il y a ! ».

Voyons plutôt le bon côté des choses. Au moins a-t-on un peu progressé dans la compréhension de l’âme humaine, grâce à cette pandémie : ceux qui se demandaient comment « le monde d’avant » en était arrivé à désigner un bouc émissaire à ses difficultés, comment nos aïeux avaient pu laisser les pleins pouvoirs à des autocrates, comment de supposés braves gens avaient pu dénoncer leurs voisins, puis leurs amis, comment l’Europe avait pu basculer en quelques années dans le délire guerrier, le fichage, la « ghettoïsation », l’emprisonnement puis l’extermination, ceux-là ont sans doute de sérieux éléments de réponse, à présent.

Puis, à l’heure où le débat sur la vaccination obligatoire commence en commission parlementaire, on est vraiment rassuré : « tous les chiffres sont unanimes », comme sont contraints de le pléonasmer les gens bien informés. Un simple tableau de la vaccination dans notre pays, sur la période de mars 2021 au 12 janvier 2022, démontre l’effet flagrant qu’on vous avait promis : la protection mutuelle, solidaire, qui vide les hôpitaux et vous permet de revoir sans danger bonne-maman à la maison de repos, qui aura raison de ce p… de virus, la seule solution pour revivre comme avant, le beau geste qui vous garantit une bonne santé. Avec modération.

Un petit tableau en guise de cadeau pour la route ? Extrait de : « https://ourworldindata.org/coronavirus : Hannah Ritchie, Edouard Mathieu, Lucas Rodés-Guirao, Cameron Appel, Charlie Giattino, Esteban Ortiz-Ospina, Joe Hasell, Bobbie Macdonald, Diana Beltekian et Max Roser (2020) - Pandémie de coronavirus (COVID-19) ».

Jari Lambert

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