Osons parler de la charge mentale !

Editorial

Avez-vous répondu aux trente emails en suspens dans votre boîte de réception ? On vous aura téléphoné deux fois dans l’intervalle. Avez-vous déposé les trois jeux de conclusions en cours de rédaction ? Vous recevez deux nouvelles citations. Avez-vous terminé votre plaidoirie en Justice de Paix ? On vous rappelle en Chambre du conseil. 

La charge mentale est de lot de tous.

27 juillet 2021. Alors que tout le monde s’attend à une razzia de médailles, Simone Biles, reine de la gymnastique, abandonne après son passage au cheval lors du concours général par équipes. La championne olympique en titre déclare ensuite forfait pour le concours général individuel et pour les finales au cheval, au sol et aux barres asymétriques. 

Mais que s’est-il passé ? Sur les réseaux sociaux, Simone Biles explique être victime de ‘twisties’, soit une perte de repères dans l’espace.  Elle ajoute « qu’elle doit faire face à ses démons » et « faire ce qui est bon pour elle, se concentrer sur sa santé mentale ». 

Les gros titres et les réactions affluent. Dans une interview, Novak Djokovic réagit : « La pression est un privilège. Sans elle, il n’y a pas de sport professionnel. Pour espérer rester au sommet d’un sport, on a intérêt à apprendre à gérer la pression. Sur et en dehors du terrain, toutes les attentes. J’ai appris à développer un mécanisme pour gérer cela de manière à ce que ça ne me dérange plus, ça ne m’usera plus ». 

Tout aussi champion qu’il soit, Novak Djokovic semble oublier une composante essentielle : nous sommes et nous restons des êtres humains. 

Simone Biles mérite le respect de tous, à la fois pour ses qualités sportives indéniables mais également pour les qualités humaines dont elle fait preuve. Elle a eu le courage de mettre en avant un sujet tabou qui nous touche tous : la charge mentale. 

En tant qu’avocats, notre métier nous place le plus souvent au milieu de conflits humains parfois difficiles à gérer. Notre société nous impose de réagir bien mais surtout, de réagir vite. De plus en plus vite. Tout devient urgent alors qu’il y a vingt ans, ça ne l’aurait peut-être pas été. 

Au-delà du constat, alors que nous sommes pris dans cet immense tourbillon, osons mettre des barrières. N’ayons pas peur de dire stop lorsque la charge devient trop importante. 

Avec ce nouveau numéro de l’Open Barreau, nous espérons vous offrir quelques instants d’évasion … avant le retour à la réalité ! 

     

 
Mathilde Rentmeister
Elisabeth Kiehl

 

#Simonebiles
#Naomiosaka
#Martinfourcade

 

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