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Echange(s) - Uitwisseling(en)
Vous avez 8 années de barreau au plus, stage compris.
Vous avez depuis toujours l’envie d’apprivoiser ou de perfectionner la langue de Vondel.
Découvrir le mode de fonctionnement et l’ambiance des barreaux du Nord vous a toujours titillé ?
Le projet d’échange initié par M. le Bâtonnier du Barreau de West-Vlaanderen Rik CRIVITS et par M. le Vice-Bâtonnier et Bâtonnier de division Laurent WINKIN est pour vous et ils nous le précisent en quelques lignes.
OPEN BARREAU : D’où vous est venue l’idée de cet échange ?
Rik CRIVITS :
L’idée est venue du bâtonnier Laurent Winkin, mais nous en parlions déjà avant que nous devenions tous deux bâtonniers.
Vous devez savoir que nous nous connaissons depuis longtemps, je pense que cela fait 30 ans. Quand Me Winkin était encore étudiant, il a fait pendant trois années d’affilée un stage d’été au sein de notre cabinet à Bruges. C’était une époque où les stages d’été n’étaient pas aussi fréquents qu’à l’heure actuelle. Me Winkin, qui était et est d’ailleurs toujours un Ardennais courageux, voulait de cette manière apprendre le néerlandais dans un contexte juridique. Il était donc lui-même un précurseur du projet qu’il lance aujourd’hui.
De mon côté, j’ai essayé de mobiliser les autres bâtonniers flamands pour ce projet, ce qui a été plutôt réussi.
Laurent WINKIN : Rik a presque tout dit 😊. J’ajouterai simplement que cet échange m’a permis, non seulement d’acquérir un niveau acceptable en néerlandais, mais également et surtout de jeter des ponts et de créer des liens avec un beau cabinet du nord du pays.
Il me semblait dès lors évident que ce type d’échange devait être proposé à nos jeunes avocats.
OPEN BARREAU : Au point de vue du contenu, quelles prestations accompliront les participants ?
Rik CRIVITS et Laurent WINKIN :
Le but est que l’avocat s’intègre dans le cabinet dans lequel elle ou il est invité, d’une manière semblable à ce qui se fait dans le cadre d’un stage d’été. Cela signifie que le cabinet d’accueil laissera le jeune collaborateur préparer des actes de procédure, comme des citations, des requêtes ou des conclusions. Elle ou il pourra aussi préparer et suivre des consultations et réunions avec les clients, avec les parties adverses et avec des confrères. Elle ou il doit pouvoir découvrir les juridictions locales et assister aux audiences, avec une connaissance du dossier. Enfin, l’idée est aussi de se familiariser avec le fonctionnement et l’organisation du cabinet. Bien sûr, tout cela se fera de manière accompagnée. Un référent est dès lors nécessaire au sein du cabinet d’accueil.
À côté de cela, l’idée est également de faire découvrir la vie du barreau d’accueil « hors dossiers » par le biais d’activités extra-professionnelles organisées notamment par les conférences des jeunes barreaux.
Rien de plus efficace en effet que ce type d’activité pour créer des liens pouvant perdurer dans le temps.
De plus nous partons du principe que celui qui s’immerge totalement dans une autre langue et peut-être même, dans une certaine mesure, dans une autre culture, ne peut en retirer que des bénéfices. De nouveaux contacts et nouvelles amitiés seront créés, ce qui constitue un énorme avantage à petite et grande échelle pour nos barreaux.
OPEN BARREAU : quelles sont les modalités pratiques ?
Rik CRIVITS :
Il est prévu d’ouvrir le programme d’échange pour les avocats qui ont maximum 8 ans d’expérience. Nous voulions de préférence l’organiser sur la base de la réciprocité ce qui implique qu’un cabinet d’avocat néerlandophone et un cabinet francophone s’échangent un de leurs collaborateurs respectifs. Si les matières traitées sont, en outre, semblables, cela constitue évidemment un bonus. Nous avons pour idée de diviser l’échange sur deux périodes de 15 jours. Une première période en avril 2022, une deuxième en novembre 2022, le cabinet d’origine continuant à rémunérer son collaborateur.
Nous avons également veillé à impliquer les Jeunes Barreaux dans ce projet. Ceci constituera certainement une plus-value si les avocats peuvent prendre part à certaines activités organisées par ces derniers durant leur échange.
Enfin, nous voudrions nous assurer que l'avocat qui vient en échange puisse, s'il le souhaite, être hébergé chez un confrère ou par son intermédiaire. Nous avons, en outre, approché les Jeunes Barreaux afin d'examiner les options en la matière. Nous espérons ainsi au maximum limiter les coûts.
OPEN BAREAU Que dire à nos jeunes avocats afin de les motiver?
Rik CRIVITS :
Il s’agit d’une expérience unique, qu’on n’a pas souvent l’occasion de vivre. Si ton cabinet est d’accord et que ton absence soit supportable pour ton associé/partner, tu as tout à y gagner et rien à y perdre.
C’est aussi un apprentissage qui sera bien meilleur que n’importe quel cursus scolaire.
Les cabinets aussi ne pourront qu’y gagner. Ils vont également pouvoir établir des contacts avec des avocats pratiquant une autre langue et avec d’autres cabinets de notre pays. Chaque personne qui pratique depuis un petit temps cette profession d’avocat sait à quel point il est important d’avoir de bons contacts personnels avec les confrères. Nous nous adressons souvent les uns aux autres ou faisons appel les uns aux autres pour des remplacements. La confiance qui peut être créée par un tel échange rendra la chose beaucoup plus facile.
Laurent WINKIN :
Les secrets de la réussite dans notre beau métier me semblent être l’ouverture sur l’autre, la maîtrise de minimum une deuxième langue et un réseau le plus diversifié possible.
Or l’échange que nous proposons me semble rencontrer tout cela !
Je dirai dès lors simplement à nos jeunes consoeurs et confrères : foncez !
OPEN BARREAU : Quels Barreaux participent ?
Rik CRIVITS :
Du côté flamand, tous les barreaux participent, à l’exception du barreau bruxellois néerlandophone, à savoir dès lors le barreau de la province d’Anvers, le barreau de Flandre Occidentale, le barreau du Limbourg, le barreau de Gand, le barreau de Termonde, le barreau de Louvain et le barreau de Audenarde. Le barreau bruxellois néerlandophone ne participe pas car la plupart des cabinets bruxellois sont déjà bilingues ou multilingues, de sorte que le projet parle moins aux avocats bruxellois.
Laurent WINKIN :
Du côté francophone, les Barreaux de Namur et Mons se sont montrés intéressés en plus de notre Barreau.
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