Risques psychosociaux

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Les risques psychosociaux sont définis par le SPF emploi (2017) comme « la probabilité pour un ou plusieurs travailleurs de subir un dommage psychique, pouvant s’accompagner d’un dommage physique, suite à l’exposition à des composantes - de l’organisation du travail, du contenu du travail, des conditions de travail, des conditions de vie au travail, des relations interpersonnelles au travail – qui comportent objectivement un danger et sur lesquelles l’employeur a un impact ».

 

Dans la littérature scientifique, plusieurs études[1] ont analysé les risques psychosociaux dans le monde juridique. Ces études montrent plusieurs facteurs de risque pouvant provoquer des altérations psychologiques. Ces facteurs de risque sont divisés en deux catégories : les facteurs de risque organisationnels et les facteurs de risque individuels.

 

Concernant les facteurs de risques organisationnels, les différentes études y mentionnent la pression du temps, l’augmentation de la productivité, la surcharge de travail, la compétitivité externe entre les cabinets et les collaborateurs, la précarité de l’emploi, la culture de la performance, les exigences des clients et des maîtres de stage, la charge émotive comme des éléments pouvant amener des dommages psychologiques chez les avocats. De plus, ces études évoquent également « une culture du harcèlement » comme facteur de risque organisationnel. Celle-ci se définit comme « un fort sentiment de perpétuation d’images de la manière dont le droit devrait être pratiqué ou de qui devrait être avocat ». Dès lors, cette culture augmente l’intolérance à la diversité et à la discrimination. Concernant les facteurs de risque individuels, ces mêmes études y évoquent la faible estime de soi, l’expérience, les conflits de valeurs, la difficulté à concilier vie privée et professionnelle, le perfectionnisme ou encore le surengagement comme également des éléments potentiels à susciter différentes altérations. Enfin, le contrôle sur son travail, le salaire, le support social, les défis, l’activité physique, la réputation ou la reconnaissance sont cités comme facteurs de protection contre la probabilité d’avoir des dommages chez les avocats.

 

Lorsque nous parlons de conséquences psychologiques, celles-ci sont le résultat d’un déséquilibre entre les facteurs de risque et les facteurs de protection (JDR-Model, Schaufeli et Bakker, 2004). Dès lors, les études considèrent que les avocats sont susceptibles de développer plusieurs problématiques psychologiques lorsqu’un déséquilibre entre ces facteurs a lieu. Concernant ces conséquences psychologiques, les diverses études évoquent du stress, de la frustration, des problèmes psychosomatiques, des traumatismes vicariants, des symptômes dépressifs, des envies de quitter son travail, des problématiques d’addiction et de burn-out. Evidemment, ces souffrances psychologiques ont un impact sur les émotions, les comportements et les cognitions des individus qui en souffrent.

 

Face à cette problématique des risques psychosociaux, la prévention à la fois sur le travail et sur le contexte est de mise ! En effet, agir préventivement sur ces risques psychosociaux a un impact à la fois sur le travailleur (diminution des conséquences psychologiques, augmentation de la motivation et de l’implication) et sur le contexte du travail (augmentation de la productivité, diminution de l’absentéisme). Lorsque nous évoquons des actions de prévention, nous pouvons citer comme exemple : des formations sur les managers, de la sensibilisation aux pathologies liées au travail pour les travailleurs, des groupes thérapeutiques (pleine conscience) ou des consultations thérapeutiques. Tous ces outils ont pour objectif concret de diminuer les facteurs  de risque et d’augmenter les facteurs de protection.

 

En conclusion et ce qu’il est élémentaire de retenir : ne restez pas dans le silence ! Des aides spécifiques sont prévues par le Barreau de Liège afin de vous permettre de surmonter vos difficultés professionnelles.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

     Laurie Marchal

     Psychologue du travail / Psychothérapeute TCC

     Responsable d’OPUS : clinique du travail et de gestion organisationnelle

     CHC – Groupe santé

     laurie.marchal@chc.be

0472/99.25.08

 


  • [1] Adele J. Bergin and Nerina L. Jimmieson (2013). Explaining psychological distress in the legal profession : the role of overcommitment.
  • Levin and al. (2011). Secondary traumatic stress in attorneys and their administrative support staff working with traumat-exposed clients, USA.
  • Costa and Ferreira (2014). Sources et reactions to stress in Brazilian lawyers, Brésil.
  • Hopkins (2011). The mediating role of work engagement and burnout in the relationship between job characteristics and psychological distress among lawyers, Nouvelle-Zélande.
  • Omari and Paull (2014). Shut up and bill : workplace bullying challenges for the legal profession. International journal of the legal profession, 20(2), 141-160.
  • Bagust (2015). The culture of bullying in australian corporate law firms. Legal Ethics, 17, 177-201.
  • Baron (2015). The elephant in the room? Lawyer wellbeing and the impact of unethical behaviours.

 

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