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Le mot du Bâtonnier
Madame, Messieurs les Bâtonniers, Chers Confrères, Notre profession est unique. Notre mode de fonctionnement est multiple. Quel est le vôtre ? 1° Vous êtes un avocat « vieille école ».
Sur votre bureau se trouvent : une pile de dossiers papier, différents documents et correspondances en attente d’être classés, du reste vous vous plaignez de ne jamais trouver ce que vous cherchez dans cette pile de papiers ainsi amassés, l’agenda du jour préparé par votre secrétaire, des cassettes et un enregistreur vocal, des post-it jaunes, l’édition papier de diverses revues juridiques, un pc avec des touches et un écran, un GSM avec la mélodie d’origine Nokia et dont les accessoires sont restés dans la boîte d’emballage, pour vous un cookie est un délicieux biscuit au chocolat, le CPython, Python, IronPython, PyPy et CLPython se trouvent à Pairi Daiza, vous ne savez pas ce que signifie Geek (mot que vous venez de lire en le prononçant « guik »). 2° Vous êtes un avocat « geek », « nerd », « dwork » ou « wonk ».
Vous n’avez pas de bureau, votre cabinet est nomade et « paperless », vos recherches juridiques se font exclusivement sur google, vous parlez -et plaidez- à toute allure à raison de 280 mots minutes (comme un tweet), Facebook est dépassé, vous utilisez Reddit, Instagram ou Snapschat, vous commencez toujours par lire le dispositif des jugements pour le plaisir de « spoiler », vous avez mis en place des outils de workflow et de contact interactif pour être le plus réactif possible avec votre clientèle, vous êtes parfaitement capable d’ « overclocker » (optimiser les capacités de votre pc en débridant certains composants), quel que soit votre âge l’avenir ne vous fait pas peur. 3° Vous êtes l’avocat « cyborg »
Vous n’êtes pas encore né, mais votre naissance est annoncée pour un très proche avenir. 4° Vous êtes ni tout à fait « vieille école », ni tout à fait «geek» et pas encore « cyborg ». Qui êtes-êtes-vous ? L’on dit que nous sommes en pleine crise d’identité. Que faire ? Entamer une deuxième carrière reste dans le domaine du possible, mais vous pensez qu’il y a peu de chances pour que vous receviez un appel d’Elon Musk pour aller travailler chez TESLA. Je vois deux solutions : Celle-ci :
Ou rester avocat.
Oui et à condition de gérer correctement son activité comme une entreprise et accepter de s’adapter aux changements. Or nous sommes de piètres entrepreneurs, parce que la manière dont on nous a appris à penser, à voir le monde, et à agir, à fait disparaître l’instinct d’entrepreneur qui existe en chacun de nous. « Un entrepreneur doit concentrer ses efforts dans le but de construire à partir de rien et non se protéger contre le risque de tout perdre. ». (Jonathan Fields) Alors en partenariat avec HEC Liège, nous vous proposerons dès janvier 2019, des formations en gestion financière, en gestion de personnel et en marketing. J’encourage Avocats.be à poursuivre ses démarches auprès du Ministre Jeholet pour inclure les avocats dans les bénéficiaires des Chèques entreprises. L’entrée en vigueur de la loi 18 juin 2018 va renverser la perspective de résolution des conflits. Le recours aux modes alternatifs devient un préalable obligé à la procédure en justice. Le Conseil de l’Ordre soutient un programme de formations en droit collaboratif organisées à Liège en janvier et février 2019. Enfin je ne résiste pas à l’envie de vous parler de notre buvette. Elle retrouve son charme d’antan. Grâce au dynamisme de nos confrères François Dubois et Olivier Vande Eyden, les artistes du monde judicaire y exposent leurs œuvres à tour de rôle, durant un mois après un petit vernissage ouvert à tous. Un peu de chaleur humaine dans nos journées tellement stressantes. Chers tous, je vous présente mes meilleurs vœux pour l’an nouveau. Isabelle Tasset
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