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On a testé pour vous : un après-midi au Conseil de l’Ordre
Dans la rubrique « On a testé pour vous », l’équipe de l’Open Barreau a poussé les portes de notre Conseil de l’Ordre pour découvrir ce qu’il s’y passe vraiment ! C’était l’un de nos objectifs de cette année judiciaire : vous faire découvrir cette institution quasi « secrète », puisque seuls ceux qui y ont siégé savent finalement ce qu’il en ressort. C’était le 20 décembre dernier ! Nous avons tous une idée approximative de ce qu’il s’y passe et des sujets qui y sont abordés, mais ce qu’il nous intéressait principalement de découvrir c’était plutôt l’ambiance de travail. La séance nous avait été annoncée pour 16 heures. Volontairement, nous étions présents quelques minutes plus tôt pour pouvoir observer cette nouvelle infrastructure dont s’est récemment dotée l’équipe de travail, et dont on ne cesse de vanter les mérites : les nouveaux bancs du CO. Clairement, cela en jette plein la vue ! Ce mobilier flambant neuf, de surcroit équipé pour accueillir le matériel informatique des conseillers, donne à la salle du trône l’allure d’un conseil d’administration d’un des « Big Four ». Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce nouvel équipement se fond parfaitement dans le décor, même si les plus nostalgiques d’entre nous n’y retrouveront peut-être pas le charme habituel des infrastructures originelles de notre vieux palais. En tout état de cause, nous en conviendrons, ces nouveaux bancs sont confortables, et assurément, bien plus que les antiquités qui s’y trouvaient auparavant. Les anciennes Conseillères, à l’époque épuisées d’user maintes paires de bas en nylon sur les rebords écorchés des anciens bureaux, partageront d’ailleurs certainement notre opinion. La séance fut ouverte à 16 heures 04. Préalablement, l’ordre du jour nous avait été communiqué par Monsieur le secrétaire de l’Ordre. Cet ordre du jour portait, lors de cette séance, sur des points relevant principalement de la gestion journalière et du suivi habituel des dossiers de l’Ordre. Nous y retrouvions plutôt des sujets relevant de la gestion journalière, tels que : l’approbation d’un précédent procès-verbal, la liste des mouvements au Tableau, le point sur les récentes invitations reçues par le Bâtonnier, le débriefing de l’assemblée générale d’avocats.be, et d’autres thèmes encore.
La séance prit toutefois une tournure plus symbolique dès lors qu’elle fut interrompue une quinzaine de minutes en milieu d’après-midi, pour permettre aux conseillers qui le souhaitaient de se rendre à l’hôtel de ville pour participer à l’hommage aux civils victimes de la guerre en Syrie (organisé par la Ville de Liège en partenariat avec Amnesty International). De retour en salle du trône, les conseillers ont d’ailleurs rédigé un communiqué de presse pour soutenir l’initiative. Le choix des mots utilisés dans ledit communiqué a légèrement fait débat : plusieurs conseillers estimaient que l’Ordre se devait de garder une certaine neutralité ; d’autres préconisaient une communication plus engagée. C’est finalement le seul point de l’ordre du jour qui aura fait débat, avant qu’un compromis ne soit trouvé. Dès l’ouverture de la séance, c’est le Bâtonnier qui dirige les opérations. Il passe en revue chacun des points portés à l’ordre du jour. Régulièrement, il cède la parole aux conseillers qui ont été chargés d’examiner un/plusieurs thème(s) en particulier. En qualité de rapporteurs, ceux-ci exposent alors le fruit de leurs investigations. Lorsqu’une décision doit être prise, le Conseil procède au vote par voie orale. Ce 20 décembre, toutes les décisions à prendre auront fait l’unanimité. Cependant, nous imaginons que cela ne doit pas être systématiquement le cas. Pour préparer la réunion, chacun des conseillers peut consulter la dropbox du Conseil, sur laquelle Monsieur le secrétaire dépose régulièrement tous les documents du travail que le Conseil est amené à examiner. Au rang des affaires courantes, nous aurons pu relever quelques informations intéressantes. Par exemple, concernant les mouvements au Tableau, pour la première fois depuis 1984, le nombre de confrères inscrits a diminué : 963 au 1er décembre 2016, pour 972 l’an précédent à la même date. Dans la rubrique scoop, nous apprendrons, sans trop d’étonnement, que les négociations en vue du rapprochement des barreaux de Liège, Verviers et Huy sont actuellement en stand-by. Le Conseil de l’Ordre reçoit aussi fréquemment des invités. Ce 20 décembre, il a reçu la visite d’une délégation du Jeune Barreau venue exposer le budget de la CLJB. Monsieur FRANSSEN, quant à lui, a dressé un état du budget de l’Ordre. Les conseillers étaient particulièrement attentifs lors de ces exposés, et ils n’hésitèrent pas à interrompre les invités pour leur soumettre l’une ou l’autre interrogation. Il va de soi que l’atmosphère qui règne au Conseil de l’Ordre dépend surtout de celui ou celle qui le préside, et des impulsions que le Bâtonnier cherche à donner. Néanmoins, il semblerait que certaines pratiques soient, années après années, rentrées dans les us et coutumes du Conseil. A titre d’exemple – et pas le moindre – nous retiendrons cette tradition stricte envers les retardataires pour lesquels chaque minute de retard aux séances, cumulée tout au long de l’année judiciaire, les engagent dans une course contre la montre dont l’ultime but est de savoir lequel d’entre eux devra, en fin d’année, offrir le champagne à ses confrères. Il s’agira évidemment du moins ponctuel d’entre eux. Ce jour, Me Didier Meilleur (pour lequel nous avons choisi un nom d’emprunt afin de préserver son anonymat) remporta la palme. La séance fut clôturée à 19h27. De cet après-midi studieux, nous retiendrons que les débats qui sont menés dans l’enceinte du Conseil de l’Ordre se déroulent de manière sereine, voire détendue (à tout le moins, pour ces discussions auxquelles nous avons assisté), et dans le souci de l’écoute de tous. Fréquemment, les notes d’humour des conseillers viennent ponctuer les débats, en plus des légendaires métaphores sportives du plus connu d’entre eux. L’ambiance de travail est légère et agréable, mais n’en reste pas moins efficace et productive. Le secret est donc brisé : ceux qui sont passés par la case « Conseil de l’Ordre » ne seront donc plus les seuls à savoir à quoi s’en tenir. |
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