La liberté ne s’obtient que par des coups d’éclat, mais se perd par une force insensible. Montesquieu

Le terrorisme a encore frappé. Un peu plus près. Un peu plus fort. Un peu plus horrible.

Quel que soit le pays touché, la violence aveugle et indistincte est la forme la plus abjecte de la lâcheté. Il en faut pourtant du courage pour se faire sauter avec une ceinture d'explosifs. Du courage et du désespoir. De la haine aussi. Un subtil mélange d'ingrédients qui, isolément, ne sont pas si dangereux mais une fois combiné donne un cocktail mortel.

C'est donc la peur qu'ils veulent répandre, la panique qu'ils veulent semer. Ils veulent nous frapper là où ils nous savent vulnérables, au cœur de notre démocratie, dans l'exercice même de nos libertés et droits fondamentaux.

Le droit fondamental d'aller et venir librement, d'aller boire un verre sur une terrasse. La liberté de se réunir pour assister à une compétition sportive. La liberté fondamentale de se rendre à un concert. Bref, des droits élémentaires dont ils veulent nous priver. Une réponse simple peut leur être opposée: continuons à vivre, luttons contre les préjugés et les amalgames, vivons comme d'habitude, chantons des chansons au texte irrévérencieux, paillards, sulfureux, buvons des boissons alcoolisées ou non, dansons sur des rythmes endiablés , rions de caricatures. Soyons nous aussi dans l'excès, l'excès de tout ce qu'ils haïssent et qui forme ainsi le socle de notre démocratie.

Ne cédons pas à la tentation simple et facile du repli sur soi, du rejet de l'autre, du sectarisme ou de trouver chez l'étranger un bouc émissaire. Apprenons du passé, de l'histoire pour éviter de commettre les mêmes erreurs, pour sortir de l'angélisme, de la naïveté. Qu'avons-nous fait depuis janvier et les attaques contre Charlie Hebdo ? Comment avons-nous protégé notre chère et tendre liberté d'expression ?

C'est une remise en question individuelle qui devient nécessaire. Car la liberté ne s’obtient que par des coups d’éclat, mais se perd par une force insensible (Montesquieu).

Jean-Pierre JACQUES

Rédacteur en chef