En vous souhaitant la bonne année !

C'est l'expression qui me vient en tête en voyant poindre la fin de l'année judiciaire et en jetant nonchalamment un œil dans le rétroviseur. Car cette année a été rudement bonne, les amis. Une année riche en événements et en surprises. Commençons par la rentrée solennelle, d'abord. Il n'aura échappé à personne que le discours de l'orateur a suscité le débat et la confrontation des idées. Rien qu'à ce titre, il fut une vraie réussite. Et puis, en suivant quelque peu les récents débats qui viennent d'animer un parti politique qui a exclu une de ses membres, élue démocratiquement, parce qu'elle refusait de reconnaitre le génocide arménien, je me dis qu'Olivier Bonfond, dans son discours, a été un précurseur, un visionnaire, bref, un détail.

L'année judiciaire a également été marquée par une manifestation unique à ma connaissance des différents acteurs du pouvoir judiciaire le 20 mars dernier à Bruxelles. Réunir autant de forces vives, l’ensemble des avocats, magistrats, greffiers et membres des personnels des greffes et des parquets, experts judiciaires pour dénoncer le manque de moyen accordé par le gouvernement à la justice était une gageure. Et nous l'avons gagnée. Il semble cependant que notre voix et les dénonciations qu'elle portait n'a pas eu la portée souhaitée. La suppression de la fonction de juge d'instruction envisagée par le gouvernement ne peut laisser indifférente. Le président de l’association des juges d'instruction, Michel Claise, l'a d'ailleurs vigoureusement dénoncée récemment dans un tribune sur la rtbf à l'occasion de laquelle il considère, ni plus ni moins, qu'on tente de détruire le pouvoir judiciaire.

Mais le Barreau de Liège, cette année, ce fut aussi le spectacle "un homme debout" à la Cité Miroir, une conférence sur les carrières en dehors du barreau, des journées portes ouvertes, un jumelage avec le Barreau du Rwanda et une formation de trois jours sur la déontologie et le droit international privé donnée à Kigali, un colloque sur le droit du sport, des conseils de l'Ordre ouverts à trois reprises. Bref, un programme d'activités que vous pourrez bientôt découvrir dans sa globalité dans le rapport d'activité de l'Ordre. Enfin, cette année se clôture avec le congrès tant attendu d'AVOCAT.BE sur le futur de notre profession. Un slogan: "L'avenir est abstrait ? Rendons le concret". Vous pourrez encore longuement vous épancher sur la pertinence et l'humour de certaines capsules vidéo de présentation. Vous pourrez également encore souvent râler sur cet ordre, qu'il soit local ou communautaire, qui ne nous défend pas assez. Vous pourrez, certes, encore utilement regretter le manque réactivité ou de communication de cet ordre trop bruxello-centrique (lisez quand même La Tribune qui vous est régulièrement envoyé sur votre boite mail). Mais pour une fois, vous ne pourrez pas dire "je ne savais pas".  Dix ateliers qui questionnent très judicieusement sur notre devenir et nous voilà subitement nous sentir pousser des ailes. Car ce colloque a été vivifiant et riche. Il reste à concrétiser les idées qui en sont issues. Et cette tâche est loin d'être aisée.

Enfin, cette année a montré également que l'indicible pouvait côtoyer l'inhumain et l'horreur. Parce que si nous avons été/sommes toujours tous "Charlie", encore faut-il ne pas oublier les autres victimes d'atteintes aux libertés et droits fondamentaux.  Ainsi, le massacre de 147 étudiants à l'université de Garissa au Kenya est encore dans toutes les mémoires. Et ce, même si la théorie du mort kilométrique nous le rend moins pénible... La perte d'un être cher est pourtant la même au Népal, à Paris, à Garissa, à Alep, ou à Dolembreux... Il faut juste s'en souvenir. #agissons #147notjustanumber Jean-Pierre JACQUES