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Ne lisez pas ceci...
En écoutant "dans les jardins d'un monastère" de Ketèlbey, je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'en cette période de fêtes, la luminosité se fait rare, les journées sont les plus courtes de l'année et qu'une forme de morosité peut très vite s'installer même si les quelques lumières et scintillements des décorations de Noël sont de nature à éclairer ce qui peut apparaitre comme une sinistre période.
Je ne vous parlerai pas de la T.V.A. qui arrive le premier janvier prochain. Ce sujet est déjà sur toutes les lèvres et occupe tant nos conversations de palais qu'on en oublierait presque de plaider. La Cour constitutionnelle vient d'ailleurs de rejeter la demande en suspension introduite par l'OBFG, un syndicat et quelques associations en considérant que les requérants ne subissaient pas un préjudice grave et difficilement réparable.
Je ne vous parlerai pas de la mort de Nelson Mandela, de son aura et de son œuvre (elle a d'ailleurs été évoqué dans un précédent éditorial), de l'imposteur qui prétendait traduire les discours en langage des signes (il a été interné depuis).
Je ne vous parlerai pas de Bernard Westphael et du drame familial qui s'est joué dans une chambre d'hôtel d'Ostende un soir de début novembre. Un enfant est aujourd'hui sans sa maman et je n'ai pas de mot pour alléger sa peine et sa douleur. Une fille est également privée de son papa accusé du pire. Il n'y a place que pour la douleur dans ces événements.
Je ne vous parlerai pas de la situation des Afghans rassemblés à l'église du Béguinage à Bruxelles qu'on renvoie dans leur pays alors que celui-ci connait une situation de guerre depuis plus de trente ans et qu'ils y risquent donc leur vie. Non, la misère n'est pas moins pénible au soleil, certainement pas au pays des Talibans.
Je ne vous parlerai pas du deuxième et triste anniversaire de la tuerie de la Place Saint-Lambert. De ces familles qui ont perdu aussi tragiquement un des leurs. De ces jeunes arrachés à la vie en reprenant le bus après l'école. La bêtise d'un seul homme. Et du populisme de notre parlement qui a décidé d'exonérer les parents de victimes des droits de succession. Que l'idée et sa concrétisation doivent être approuvées est indiscutable. Qu'elles ne visent que certaines victimes est intolérables créant ainsi une hiérarchie inadmissible dans les drames causant la mort d'un proche.
Je ne vous parlerai pas des dérives racistes qui envahissent nos écrans que ce soit d'un météorologue, d'un commentateur sportif ou d'une petite fille à l'occasion de la visite d'une ministre française de couleur (voyez le billet de François Morel à cet égard).
Je ne vous parlerai pas de la loi française qui sanctionne les clients des prostituées et du débat qui fait rage entre pro et anti-prohibitionnistes. Le manifeste des 343 salauds illustre scandaleusement la tendance des seconds alors que les premiers cherchent encore un difficile équilibre autour du consentement libre et éclairé dans une profession où règnent trop souvent la violence, la drogue et l'abus sous toutes ses formes.
Je ne vous parlerai pas des salaires indécents dont bénéficient certains haut fonctionnaires et dirigeants d'entreprises publiques, de l'écart salarial entre leurs travailleurs et une fonction dirigeante.
De tout cela, je ne vous parlerai pas.
Finalement, je vous parlerai seulement d'une chose en cette fin d'année. Je vous parlerai de vœux, de souhaits et d'espoir. Pour notre belle et noble profession, pour chacune et chacun de ses membres qui l'honore chaque jour avec tant de passion, tant de dévouement pour la Justice. Pour vos familles respectives et vos proches afin que cette nouvelle année vous comble.
De cela, j'ai envie de vous parler.
Rédacteur en chef
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