Le mot du Bâtonnier

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Madame le Bâtonnier. C’est ainsi que vous m’appelez. Bâtonnier, c’est mon identité. Etre bâtonnier « c’est comme ouvrir une colonie de vacances. Votre vie, d’ordinaire solitaire est soudain chahutée par une multitude de personnes qui arrivent et viennent chambouler votre existence. Ils arrivent un matin à bord d’un grand bus et vous devez vous en occuper. Vous êtes responsable de tout parce que vous êtes… »  le bâtonnier. Cette description je l’ai trouvée dans le « Livre des Baltimore » de Joël Dicker. Il parle de l’écrivain. Je m’y retrouve un peu. Mais mon histoire est plus passionnante car mes personnages sont réels. Mon histoire a commencé il y a un an. Je n’ai jamais imaginé que tout irait aussi vite, que les relations humaines seraient aussi riches, qu’autant d’énergie positive se dégagerait de tous ceux qui travaillent pour notre Ordre, que des liens aussi forts se noueraient entre tous les bâtonniers de Belgique, qu’Avocats.be était autant présent et actif pour la défense de notre profession. Pourquoi faire toute une histoire de l’Everest, ce n’est qu’une montagne. (Junko Taboi) 

Pendant que j’écris, j’ai sous les yeux la photo stylisée d’une jeune femme qui escalade une paroi. Vous me direz que ce n’est pas l’Everest. Mais on ne sait trop si elle monte ou descend la paroi. Gageons qu’elle monte puisqu’elle illustre le rapport sur l’avenir de la profession d’avocat. Un grand alpiniste avait écrit un jour que monter est facultatif, descendre est obligatoire. C’est vrai, mais il faut monter pour savoir ce qui se passe en dessous. L’inverse n’est pas vrai. C’est pourquoi au conseil de l’Ordre  nous avons visé le sommet en travaillant dans un esprit constructif. Nous avons, dans l’urgence, consacré un nombre d’heures incalculable, à l’examen de ce rapport. Les réflexions ont été alimentées par les avis donnés par les commissions de l’Ordre, par le bureau d’aide juridique, par les membres du conseil de discipline, par les avocats qui pratiquent le droit des étrangers. Nous avons organisé un conseil de l’Ordre commun avec les barreaux de Mons et de Gand et avons mieux compris les différences de sensibilités entre le Nord et le Sud du pays. Nous avons enfin organisé, à Liège, cette assemblée générale extraordinaire, le 15 mai 2018. Si tu veux aller vite, vas-y tout seul. Si tu veux aller loin vas-y avec d’autres. (Proverbe africain)  

A l’heure où ce texte est rédigé, j’ignore si nous aurons eu l’occasion de nous prononcer sur la création d’un barreau unique regroupant les avocats francophones de la province de LIEGE et si oui quel aura été le résultat de cette consultation. En toute hypothèse, le travail de réflexion sera poursuivi par les conseils de l’Ordre des trois barreaux, Liège-Huy-Verviers, nouvellement élus. Ce nouveau barreau, c’est un pas de plus et non une simple triade ou une structure triface. J’ai cru et je crois à un barreau francophone de la province de Liège, première étape vers d’autres structures et pourquoi pas vers un barreau wallon ? Les structures ordinales sont aujourd’hui obsolètes, les barreaux flamands l’ont compris, ils ont franchi le pas et ont créé un seul barreau par province. Unissons-nous pour défendre une justice proche du citoyen et mettre à l’honneur les moyennes et petites structures d’avocats. Donnons aux structures ordinales, les moyens de travailler avec un staff administratif de qualité. Veillons à une harmonisation des pratiques. Garantissons les encrages aux centres de Huy, Verviers et Liège, par l’élection d’un vice-bâtonnier dans chaque entité. Créons un comité de direction qui dressera les lignes de politique générale et donnera l’impulsion pour la réalisation de projets de grande envergure au niveau provincial. Réfléchir, cela ne consiste pas à arrêter tout et se mettre à penser. (E. Balladur)

Alors, quels sont les projets en chantier ? C’est une question que les bâtonniers aiment aborder au moment des bilans pour faire comprendre qu’ils réfléchissent et que la réflexion se poursuit. Chantier ? Comme si nos actions avaient un lien avec l’architecture, la construction d’un bâtiment avec des délais de fabrication, des dates de livraison. Et pourquoi pas ? Nos réflexions actuelles portent : Sur l’amélioration de la communication interne par la mise en œuvre d’une application web avec les barreaux du Brabant wallon et de Namur ; Sur l’amélioration de la communication externe par la création d’un nouveau site ; Sur la formation continue des avocats en collaboration avec l’Université de Liège ; Sur la création avec la magistrature et l’Université de Liège d’un logiciel d’aide à la décision et à la rédaction ; Sur l’achat groupé de bases de données juridiques ; Sur l’ouverture d’une maison de l’avocat. Chers confrères, l’histoire qui a commencé il y a un an n’est pas terminée, ce n’est pas mon histoire c’est la vôtre et elle se fait avec vous. Nous avons encore quelques chapitres à écrire ensemble et je compte sur vous.   Isabelle TASSET

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