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Où est donc passé Charlie ?
Il n’y a pas si longtemps, tout le monde ou presque affirmait « être Charlie ».
Aujourd’hui, la vocation a fait long feu à force de couvertures jugées trop choquantes par une partie bienpensante de la population. Certains vous diront qu’ils sont Charlie tant qu’on ne touche pas au pape, à la Catalogne, voire même … à Johny Halliday !
Charlie n’a pas toujours bon goût.
Pourtant, je reste Charlie.
Je reste Charlie pour que les plus grands crétins puissent faire usage de leur liberté d’expression sur Twitter, pour que (même) les hommes puissent s’opposer à la récente vague de délation lancée sous le hashtag #metoo et en appeler à la présomption d’innocence sans se faire accuser aussitôt de misogynie, pour que l’on puisse continuer à (tenter de faire) rire de tout, pour que l’on puisse débattre d’idées qui heurtent, choquent ou inquiètent.
Quel ne fut donc pas mon désarroi face aux controverses qui ont récemment agité le 43ème festival de la chanson estudiantine à l’ULB.
Au nom de la prévention de la « culture du viol », certains membres du Cercle du Libre Examen, de l’Union des anciens de l’ULB et du Cercle féministe (pour ne citer qu’eux) ont voulu faire censurer une chanson jugée dégradante pour la cause féminine. D’aucuns n’ont pas hésité à monter sur scène pour tenter d’imposer leur point de vue et d’interrompre le chant d’autorité.
Où es-tu libre examen ?
Où es-tu Charlie ?
Soyons bien clair, je ne prends aucun plaisir à entendre ce type « d’œuvre », pas plus d’ailleurs que je n’en prends à voir certaines starlettes exposer leur postérieur sur internet ou à écouter les sketchs de Jean-Marie Bigard.
Pourtant, je suis prête à me battre pour que chacun des blaireaux qui ressentent le besoin de s’exprimer en rabaissant mon identité féminine puisse le faire. Ne leur laissons pas le choix : forçons-les à débattre !
La prise de conscience se fera par la discussion, pas par une censure imposée de force par l’une ou l’autre tête brûlée au nom de « sa » vision morale de la société. Aussi, je ne peux que saluer la décision de l’ULB d’autoriser l’évènement et la diffusion de la chanson tant critiquée, moyennant une contextualisation préalable.
La liberté d’expression n’a pour limites que celles qui sont prévues par la loi. Aussi, amis, tant que nous le pouvons, levons nos verres et … chantons Colette Renard !
https://www.youtube.com/watch?v=mW1JxFb_7aM
Elisabeth Kiehl
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