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Interview de Valérie Gabriel à l'occasion du 30ème anniversaire de la commission jeunesse
[caption id="attachment_1138" align="aligncenter" width="616" caption="Me Valérie Gabriel"][/caption] JPJ : La Commission jeunesse organise un colloque le 23 mars prochain sur la parole de l’enfant : pourquoi avoir choisi ce thème ? VG : A l’occasion de son 30ème anniversaire, la commission jeunesse a décidé d’organiser une journée d’étude sur un thème qui lui porte particulièrement à cœur : la parole de l’enfant. On a beau faire des études, être formé, avoir une certaine pratique, être confronté à la parole d’un enfant reste compliqué pour tout le monde. Un enfant peut être déstabilisant, distant mais souvent très attachant et il faut pouvoir jongler avec ces différents sentiments pour apprécier à sa juste valeur sa parole. Partant de ce constat, nous avons voulu faire de cette journée un examen pluridisciplinaire dans le but d’aider les intervenants du monde judiciaire. JPJ : Quel public est concerné par ce colloque ? Quel est l’intérêt de ce colloque par rapport aux autres ? VG : Ce colloque est destiné tant aux avocats, qu’aux magistrats mais également à toutes les personnes qui sont confrontées à la parole d’un enfant et qui devront d’une façon ou d’une autre pouvoir la décoder. Je vise ici les intervenants sociaux dans les services d’aide à la jeunesse mais également les psychologues travaillant par exemple dans les centres PMS ou encore des policiers en charge de dossiers de mœurs. JPJ : La Commission fête ses 30 ans, quel regard portez-vous sur ces années depuis sa création tant sur le droit de la jeunesse en général que sur la commission en elle-même ? VG : La commission jeunesse existe depuis presque 30 ans et a toujours mis un point d’honneur à veiller d’une part au respect de la parole de l’enfant tant dans les dossiers protectionnels que civils et d’autre part, d’assurer une formation spécifique des avocats. JPJ: Quelles sont les circonstances qui ont permis la création de cette Commission, il y a 30 ans de cela ? Ces circonstances existent-elles encore aujourd’hui ? VG : La Commission Jeunesse du Barreau de Liège est née par décision du Conseil de l’Ordre du 23 mars 1982.
- Affiche du colloque La parole de l'enfant
Quelques années plus tôt (1977), les avocats liégeois habitués à intervenir auprès des juridictions de la jeunesse prirent conscience, à la suite d’évènements interpellants impliquant des jeunes, de la nécessité d’assumer la défense de ceux-ci lorsqu’ils étaient déférés devant le juge. Dès 1978, ils organisèrent des permanences au tribunal de la jeunesse afin de garantir à tous les mineurs d’être efficacement assistés. Ce groupement d’avocats d’enfants trouvera très vite une légitimité tant auprès des justiciables que des magistrats. Cette reconnaissance permettra la création d’une structure indépendante et permanente qui ne cessera d’œuvrer pour assurer une défense de qualité à tous les mineurs, qu’ils soient en danger ou délinquants et qui, de façon récurrente ou exceptionnelle auront à connaître du tribunal de la jeunesse. C’est ainsi que notre Commission mena des combats afin d’obtenir l’obligation légale de la présence de l’avocat aux côtés du mineur, l’abrogation de la mesure de mise à la disposition du gouvernement, la fin de l’usage systématique des cages dans lesquelles les mineurs étaient enfermés en attendant la comparution devant leur juge, la fin du recours à l’internement psychiatrique ou encore le respect du nombre de places disponibles en centre de placement. Le 29 juin 1992, la Commission Jeunesse a été érigée en ASBL ce qui lui garantit une autonomie et une indépendance dans ses prises de décisions, même s’il est important de souligner qu’elle a toujours bénéficié du soutien du Barreau de Liège et que ses membres en sont issus. JPJ : Quelles sont les spécificités de la Commission jeunesse par rapport aux autres commissions de l’Ordre ? VG : La Commission jeunesse est une commission de l’Ordre un peu particulière puisqu’elle est la seule à être constituée en ASBL. Elle jouit donc d’une certaine indépendance par rapport à celui-ci. Le dynamisme de notre commission est souvent pointé du doigt et celui-ci tient naturellement au fait qu’il existe une certaine continuité des membres de la commission exécutive qui fonctionne sur la base d’élections tous les deux ans.
- Commission jeunesse du Barreau de Liège
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